Détourner l’attention des protéines qui accélèrent la croissance des cellules cancéreuses, c’est une nouvelle méthode de lutte contre le cancer mise au point par le Professeur Rotem Karni et son équipe à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Cela fonctionne comme un jeu, mais le résultat est vital. Des chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem ont mis au point un nouveau type de traitement contre le cancer qui utilise des leurres. Autrement dit, il s’agit d’attirer l’attention des protéines dont on sait qu’elles accélèrent la croissance des cellules cancéreuses pour les neutraliser et stopper ainsi la croissance du cancer. Le procédé déjà expérimenté pour le cancer du cerveau et le cancer du sein a des résultats très positifs et il sera bien sûr testé sur d’autres types de cancer. Ces leurres et ces protéines ont des noms savants ! Il s’agit des oligonucléotides qui attirent et neutralisent les protéines de liaison ARN, à savoir l’acide ribonucléique.
On sait aujourd’hui que les protéines de liaison à l’ARN jouent un rôle majeur dans la croissance du cancer. Ces protéines sont actives dans toutes les cellules et tout particulièrement dans les cellules cancéreuses. Jusqu’à maintenant, aucun traitement contre le cancer n’avait ciblé ces protéines. C’est donc désormais chose faite. Cette nouvelle méthode vient de faire l’objet d’une publication dans la revue Nature Communications du mois d’avril.
« Notre technologie est une nouvelle approche dans la lutte contre le cancer. » Cela nous rapproche « de plus en plus de la création d’un médicament anticancéreux », explique le professeur Karni de l’Institut de recherche de médicale Israël Canada (IMRIC) de l’Université hébraïque. « Nous devons encore examiner la toxicité des molécules de leurre et en tester l’efficacité sur les animaux avant de pouvoir passer à l’homme», précise Karni.
En attendant, un brevet décrivant cette technologie a d’ores et déjà été enregistré aux États-Unis et en Europe par Yissum, la société de recherche et développement de l’Université hébraïque.
Rédaction Catherine Dupeyron