Une équipe de l’Université Hébraïque de Jérusalem a dévoilé un protocole de cartographie d’intervention pour aider les mères ultra-orthodoxes juives dont les enfants sont atteints de TDAH (Trouble Déficit de l’Attention / Hyperactivité). Cette étude novatrice, dirigée par le professeur Adina Maeir et l’étudiante en doctorat Jennifer Budman de l’École d’ergothérapie, s’est concentrée sur les besoins spécifiques de cette communauté.
Le TDAH est un trouble neuro-développemental prévalent, affectant jusqu’à 7 % des enfants et des adolescents, avec des implications profondes pour la famille, en particulier pour les mères. Cependant, la nature conservatrice de la communauté ultra-orthodoxe juive peut rendre difficile l’accès aux services de santé mentale, entraînant des résultats potentiellement négatifs.
Dans cette optique, le protocole d’intervention mis au point repose sur des déterminants clés pour le changement de comportement en matière de santé. Il vise à réduire la stigmatisation, à accroître la connaissance du TDAH et de ses traitements, à sensibiliser aux capacités du système scolaire, à améliorer les compétences en plaidoyer et à encourager les soins maternels.
L’équipe de recherche a adopté une approche méthodologique mixte, combinant une analyse qualitative des données provenant de groupes de discussion avec une revue de la littérature sur le TDAH dans la population générale et dans la communauté ultra-orthodoxe. Cette approche a permis de dériver des composants d’intervention pertinents et efficaces.
Les stratégies d’intervention identifiées comprennent des séances de groupe, des informations sur les conséquences du TDAH sur la santé, un soutien social, la réattribution des comportements, l’apprentissage actif, l’établissement d’objectifs et la promotion d’une identité associée au changement de comportement souhaité.
Les résultats quantitatifs ont confirmé l’efficacité de l’intervention, avec des scores d’indice de validité de contenu élevés. Ces résultats suggèrent que l’intervention est bien adaptée aux besoins des mères ultra-orthodoxes juives et qu’elle pourrait servir de modèle pour d’autres communautés culturellement spécifiques.
En publiant leurs résultats dans BMC Public Health, l’équipe de recherche espère non seulement améliorer la santé psychologique des mères ultra-orthodoxes juives, mais aussi ouvrir la voie à de futures interventions adaptées à des populations diverses et spécifiques.