Une nouvelle étude de l’Université Hébraïque offre un regard fascinant sur les liens entre la régulation de la lignée germinale, chargée de la reproduction, et la durée de vie des vertébrés. Contrairement à ce que l’on pensait, les effets de cette régulation sur la longévité et la réparation des tissus varient selon le sexe. En d’autres termes, altérer le fonctionnement de la lignée germinale n’a pas les mêmes répercussions chez les mâles et les femelles. Cette découverte remet en question l’idée préconçue selon laquelle la reproduction et la longévité sont directement liées par une concurrence pour des ressources limitées.
L’équipe de chercheurs, dirigés par le Prof. Itamar Harel de l’Université Hébraïque de Jérusalem, s’est penchée sur le poisson-turquoise, appelé killi-turquoise, afin d’étudier ce phénomène. Ils ont observé qu’en bloquant génétiquement la différenciation de la lignée germinale à différents stades, ils pouvaient influencer significativement l’histoire de vie de ces poissons. Grâce à une analyse minutieuse des cellules gonadiques, ils ont pu identifier des marqueurs spécifiques permettant d’approfondir leur compréhension des mécanismes en jeu.
Ce qui rend cette étude particulièrement intrigante, c’est la révélation que la suppression de la lignée germinale a des effets distincts sur les deux sexes. Chez les femelles, elle prolonge la durée de vie et améliore la résistance au stress, tandis que chez les mâles, elle prolonge également la durée de vie, mais en plus, elle revitalise les fonctions métaboliques. Ces découvertes remettent en question la notion selon laquelle la lignée germinale favorise toujours la longévité, tout en ouvrant de nouvelles voies pour comprendre le vieillissement chez les vertébrés.
En analysant les gènes et les voies impliquées, les chercheurs ont également constaté que les mécanismes favorisant une vie plus longue sont plus nombreux que prévu. Même chez un organisme modèle comme le ver Caenorhabditis elegans, ces mécanismes sont toujours opérants, ce qui soulève des perspectives intéressantes pour la recherche sur le vieillissement.
En résumé, cette étude révolutionne notre compréhension de la relation entre reproduction, réparation des dommages et longévité chez les vertébrés. Elle nous invite à repenser les paradigmes établis et à explorer de nouvelles pistes pour promouvoir un vieillissement en bonne santé.
« Cette étude ouvre de nouvelles voies pour comprendre l’équilibre complexe entre la reproduction, la réparation des dommages et la durée de vie. La nature spécifique au sexe de la régulation de la lignée germinale remet en question les paradigmes existants et ouvre la voie à une exploration plus approfondie des mécanismes alternatifs régissant le vieillissement chez les vertébrés », a remarqué le Prof. Itamar Harel.