Israël Nelken, Professeur en Sciences du cerveau au sein de la chaire Milton et Brindell Gottlieb, l’un des fondateurs de l’ELSC et co-directeur de l’ELSC depuis 2016, nous donne ses impressions à l’occasion des 10 ans du Centre Edmond et Lily Safra de la recherche sur le cerveau.
– Quel est votre sentiment ce soir ?
« Cette soirée est très émouvante pour moi car je suis arrivé directement de mon post-doctorat à l’ICNC, l’ancêtre de l’ELSC, et toute ma carrière s’est faite en parallèle de cette évolution. Cet anniversaire est une étape importante. Il indique à la fois le chemin parcouru mais aussi tout ce qui reste à accomplir. C’est bien de marquer un arrêt pour faire le point sur le bilan et les perspectives de l’ELSC. Il y a un sentiment d’accomplissement et d’émerveillement d’avoir fait tout cela. Ce succès repose en partie sur la qualité des relations qui règne entre nous tous. On regarde le miroir qu’est le cerveau et on voit l’Autre.
– A ma grande surprise, le ton donné à la soirée était léger plutôt que sérieux. Vous avez privilégié l’humour. Et c’était très réussi. Pourquoi ce choix ?
Faire de la science, c’est joyeux !
– A travers les saynètes du film qui était sur le ton de l’auto-dérision, on sent affleurer quelques critiques sur le magnifique bâtiment de l’ELSC ?
Le mode d’emploi n’est pas encore clair – il nous faut du temps pour l’apprivoiser. Et puis, il y a un paradoxe : ce bâtiment a été conçu en partie pour faciliter les coopérations, les contacts interdisciplinaires. Mais, en fait, les laboratoires sont tellement confortables que l’on n’en sort plus !
– L’ELSC accueille combien d’étudiants cette année ?
En tout, nous avons 250 étudiants. Cela regroupe nos étudiants et ceux venant des autres départements de l’Université. Nous avons une centaine d’étudiants en doctorat – 18 ayant commencé cette année – dont une dizaine d’étudiants internationaux y compris des Français. Nous avons aussi 34 chercheurs, et nous allons en recruter encore trois.
– Depuis trois ans, vous formez un tandem de co-direction avec Adi Mizrahi. Comment cela se passe-t-il concrètement ?
Cela marche très bien parce que l’on se connaît depuis très longtemps et que l’on avait l’habitude de collaborer ensemble sur le plan scientifique. Nous nous sommes répartis les dossiers et les emplois du temps. Adi est en charge des relations avec les donateurs et moi j’assure le contact avec l’Université et notamment son Président. Dimanche et lundi : c’est moi qui suis aux manettes. Mardi et mercredi ; Adi prend le relais.
– Et le jeudi ?
Cela marche tout seul !
Propos recueillis par Catherine Dupeyron