Une nouvelle étude menée par l’Université Hébraïque de Jérusalem a découvert la fonction d’une région spécifique du cerveau, le claustrum, dans le contrôle de notre niveau de vigilance, allant des états de sommeil profond à ceux de réactivité et de vigilance. Les chercheurs ont montré que l’activité accrue des neurones dans le claustrum nous rend moins réceptifs à notre environnement pendant le sommeil. Cette même activité détermine également notre engagement avec les informations sensorielles lorsque nous effectuons des tâches. Cette découverte apporte une nouvelle compréhension du fonctionnement de l’attention dans le cerveau et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches pour traiter divers troubles neurologiques.
[Université Hébraïque de Jérusalem] – Une équipe de chercheurs, dirigée par le Prof. Ami Citri et le Dr. Gal Atlan du Centre Edmond et Lily Safra pour les sciences du cerveau (ELSC) de l’Université Hébraïque, en collaboration avec le groupe de recherche du Prof. Yuval Nir de l’Université de Tel Aviv, a mis en lumière le rôle crucial du claustrum dans la régulation de l’engagement, allant du sommeil profond au comportement éveillé. Les résultats offrent de nouvelles perspectives sur la manière dont notre cerveau contrôle la réactivité aux stimuli sensoriels, ce qui pourrait révolutionner notre compréhension de l’attention, du contrôle des impulsions et des troubles du sommeil.
Les chercheurs ont enregistré l’activité des neurones du claustrum chez des souris pendant une tâche exigeant de l’attention. Ils ont découvert qu’une augmentation de l’activité de ces neurones réduit la réactivité sensorielle et l’impulsivité. Des expériences similaires réalisées pendant le sommeil ont montré que les neurones du claustrum jouent également un rôle dans le maintien d’un sommeil ininterrompu.
À l’inverse, une activité réduite des neurones du claustrum était associée à un engagement excessif et à des erreurs impulsives. En augmentant l’activité de ces neurones, les chercheurs ont pu réduire les erreurs impulsives lors des tâches effectuées par les souris et diminuer la probabilité que les souris se réveillent en réponse à une stimulation sensorielle. Ces résultats mettent en évidence la fonction régulatrice du claustrum dans différents états d’éveil.
« Notre étude apporte des preuves convaincantes que les neurones du claustrum agissent comme des gardiens de l’engagement, régulant la probabilité que la perception entraîne une action, » explique le Prof. Ami Citri. « Comprendre ces mécanismes pourrait offrir de nouvelles perspectives pour un large éventail de troubles neurologiques et psychiatriques caractérisés par un contrôle des impulsions altéré, tels que le TDAH, le TOC, la toxicomanie, la schizophrénie, et d’autres. »
« Cette étude améliore notre compréhension du rôle du claustrum dans les processus cérébraux et ouvre des voies potentielles pour aborder les problèmes liés aux troubles de l’attention et aux perturbations du sommeil, » ajoute le Prof. Citri. « Elle fournit des informations précieuses sur la manière dont des voies neuronales spécifiques influencent les états comportementaux, faisant progresser notre connaissance des interactions complexes entre le sommeil et la vigilance, et pourrait mener à des interventions thérapeutiques ciblées. »
L’article de recherche intitulé « Claustrum Neurons Projecting to the Anterior Cingulate Restrict Engagement During Sleep and Behavior » est publié dans Nature Communications et peut être consulté à l’adresse suivante : https://www.nature.com/articles/s41467-024-48829-6.