La psilocybine, un composé psychédélique, montre un potentiel prometteur comme traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et du syndrome de Tourette, selon une nouvelle étude menée par le Centre Médical Universitaire Hadassah de l’Université Hébraïque.
Dans cette étude, publiée dans Molecular Psychiatry, les chercheurs ont examiné l’effet d’une injection unique de psilocybine synthétique (PSIL) et d’un extrait de champignon psychédélique contenant de la psilocybine (PME) sur le toilettage excessif, les secousses tête-corps, l’anxiété et d’autres phénotypes comportementaux similaires aux symptômes des personnes atteintes de TOC et du syndrome de Tourette.
Le syndrome de Tourette (ST) est un trouble neurologique qui peut provoquer des mouvements ou des sons vocaux soudains, non désirés et incontrôlés, appelés tics. Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est un trouble très répandu qui cause des incapacités graves, rendant urgente la nécessité de nouvelles approches thérapeutiques.
Un essai contrôlé randomisé a inclus des modèles biologiques présentant un toilettage excessif et de l’anxiété, similaires aux comportements liés au TOC humain, ainsi que des secousses tête-corps semblables aux tics observés chez les patients atteints de syndrome de Tourette. Ces modèles ont reçu, au hasard, une injection unique de psilocybine, un extrait de champignon psychédélique ou un placebo. Les observateurs, ne sachant pas quel traitement chaque modèle avait reçu, ont évalué les effets à plusieurs moments sur une période de trois semaines.
Bien que les effets sur le toilettage excessif soient équivalents entre la psilocybine et l’extrait de champignon psychédélique, ce dernier a montré des effets supérieurs pour atténuer les secousses tête-corps et l’anxiété. Ces symptômes ont montré une amélioration significative sur 21 jours, et les effets positifs d’un seul traitement ont duré jusqu’à sept semaines chez certains modèles biologiques.
« Sachant que plus de 40 % des patients atteints de TOC ne trouvent pas de soulagement avec les traitements actuels, nos découvertes sont cruciales car elles suggèrent une nouvelle manière d’aider ces individus », a déclaré le professeur Bernard Lerer, M.D., du Département de Psychiatrie du Centre Médical Universitaire Hadassah. « Les effets observés sur les secousses tête-corps semblables à des tics ouvrent la possibilité, encore inexplorée, que la psilocybine puisse être efficace chez les patients atteints du syndrome de Tourette. »
Ces résultats justifient fortement la tenue d’essais cliniques sur la psilocybine dans le traitement du TOC et d’autres études visant à élucider les mécanismes sous-jacents aux effets à long terme permettant d’atténuer le toilettage excessif observé dans cette étude.
L’article de recherche intitulé « Striking Long-Term Beneficial Effects of Single Dose Psilocybin and Psychedelic Mushroom Extract in the SAPAP3 Rodent Model of OCD-Like Excessive Self-Grooming » est désormais disponible dans Molecular Psychiatry et accessible ici.
Chercheurs :
Michal Brownstien¹, Michal Lazar¹, Alexander Botvinnik¹, Chloe Shevakh¹, Karin Blakolmer², Leonard Lerer²,³, Tzuri Lifschytz¹, Bernard Lerer¹
Institutions :
- Laboratoire de Psychiatrie Biologique et Centre Hadassah BrainLabs de Recherche sur les Psychédéliques, Université Hébraïque
- Parow Entheobiosciences (ParowBio), Chicago
- Back of the Yards Algae Sciences (BYAS), Chicago