Les événements du 7 octobre ont profondément perturbé la société israélienne, remettant en question les bases mêmes de la sécurité dans les maisons des civils, selon Tal Schneider, chroniqueur politique au Times of Israel.
L’attaque effroyable et la guerre qui a suivi ont mis en lumière la prévalence des traumatismes en Israël. On estime que la plupart des Israéliens ont été touchés par ces événements, directement ou indirectement, avec 18 % des 3 000 soldats entamant une réadaptation diagnostiqués de troubles mentaux et de stress post-traumatique (Haaretz, 19 décembre).
Cependant, malgré cette réalité, Israël se trouve limité dans sa capacité à promouvoir la résilience et à traiter efficacement les problèmes de santé mentale liés aux traumatismes. Les événements récents, comme le cas tragique du vétéran Itzik Saidyan, qui s’est immolé par le feu en protestation contre le manque de soins pour son syndrome de stress post-traumatique, soulignent les insuffisances des ressources disponibles tant dans le civil que dans l’armée.
Israël, confronté à des traumatismes récurrents du fait de multiples guerres et attaques terroristes au cours des 80 dernières années, se positionne comme un « laboratoire naturel » pour la recherche sur le stress et l’adaptation. Malheureusement, malgré son leadership mondial dans de nombreux domaines, le pays présente des lacunes significatives en matière de recherche, de formation, de prévention et de traitement des traumatismes, ainsi que dans la promotion de la résilience au niveau individuel et communautaire.
Pour remédier à cette situation, l’Université Hébraïque de Jérusalem lance l’Institut pour le stress traumatique et le rétablissement (ITSR), une initiative novatrice dirigée par le professeur Asher Ben Arie. L’ITSR vise à devenir un centre académique et clinique multidisciplinaire, mettant l’accent sur cinq piliers fondamentaux : la recherche, l’innovation clinique, l’éducation et la formation, l’échange de connaissances et la promotion de la résilience.
L’ITSR a deux objectifs principaux : (a) trouver des solutions innovantes pour résoudre des problèmes importants dans la prévention et le traitement des maladies mentales chez les enfants, les adolescents et les adultes affectés par des événements traumatisants et (b) augmenter les possibilités d’éducation et de formation dans ce domaine pour les étudiants et les professionnels de la santé mentale.
Dans le domaine de l’innovation clinique, l’ITSR collaborera avec les Forces de défense israéliennes et le ministère de la Santé pour développer des interventions personnalisées basées sur des données probantes, utilisant des applications mobiles conviviales pour étendre leur portée. Pour l’éducation et la formation, l’institut deviendra le centre de référence en Israël, offrant des cours universitaires, des conférences et des programmes de doctorat pour former une nouvelle génération de professionnels qualifiés. L’échange de connaissances sera encouragé grâce à des campagnes de sensibilisation et à la diffusion des résultats de la recherche, tandis que la promotion de la résilience se concentrera sur le renforcement des professionnels et des centres de résilience pour mieux préparer Israël aux traumatismes.
L’Université Hébraïque de Jérusalem, avec son excellence interdisciplinaire, son expertise multidisciplinaire, son infrastructure disponible, et son modèle unique combinant recherche, pratique clinique, formation, et plaidoyer, est idéalement positionnée pour diriger cette initiative. Un investissement visionnaire de 20 millions de dollars sur 10 ans, avec le soutien de l’ICAMH, permettra à l’ITSR de changer la donne, d’améliorer la qualité de vie des survivants de traumatismes, et de former une nouvelle génération d’experts en traumatismes pour répondre à la demande croissante, tant en Israël qu’à l’échelle mondiale.